SAWUBONA « Je te vois »,
En avril 2023, j’ai décidé de relancer mes services de consultant et de coach en développement personnel et professionnel.
J’ai choisi de mettre l’accent sur le « Coaching pour leaders et entrepreneurs afrodescendants ».
Ce choix n’est pas anodin. Il n’est pas générique.
J’ai choisi d’offrir spécifiquement mes services aux personnes qui, dans le monde dans lequel nous vivons, sont identifiées comme Noire. Les personnes au teint de peau foncé et dont les origines sont associées aux régions du continent africain dont les populations ont majoritairement ces teints de peau.
Et lorsqu’il est question des catégories d’embuches affectant nos projets personnels et professionnels, il y en a une qui nous touche tous, sans exception, bien qu’à différents degrés.
Je parle ici du RACISME.
Par précautions, je souhaite te prévenir que ce dont je parlerai dans les prochaines minutes risque de provoquer de l’inconfort.
Particulièrement si tu m’écoutes et que tu travailles au sein des forces de l’ordre, d’institutions gouvernementales, que tu es une personne Blanche ou très proche d’un de ces groupes.
Alors, si tu le juges nécessaire, fais une pause, trouves un endroit confortable et approprié pour poursuivre ta lecture.
Alors, prêt, je continue.
On ne s’entendra peut-être pas sur tous les points. Mais c’est OK.
Ton inconfort et ton ambivalence sont les bienvenus. Cette conversation est une invitation à les laisser se manifester, à prendre le risque d’ouvrir ton cœur et à confronter tes ressentis.
L’inconfort, ce n’est pas dangereux. Au contraire, il a le potentiel de briser les barrières, les chaines et les codes qui empêchent de voir et d’aimer différemment.
C’est une première étape dans ce qu’on peut appeler une guérison, une réconciliation.
Avant d’aller plus loin, je crois qu’il est important, pour tous ceux et celles qui me lisent de prendre le temps de clarifier deux définitions importantes.
Alors, qu’est-ce que le racisme ?
Pour comprendre ce concept, il faut d’abord comprendre les notions de race et de discrimination.
La « race » n’a aucun fondement biologique ou scientifique. Il s’agit d’un « construit social ». Un processus par lequel des faits et des événements sociaux sont créés, institutionnalisés et ensuite transformés en traditions ou en normes.
La « race », est un construit social établissant des différences entre les gens.
Ces différences peuvent être ;
✅ L’accent
✅ La façon de parler
✅ Le nom
✅ Les vêtements et l’apparence
✅ Le régime alimentaire
✅ Les croyances et pratiques religieuses
✅ Le lieu d’origine, etc.
C’est un processus construit par les sociétés. Une société va alors renforcer la notion que les races sont bien réelles, différentes, inégales. Et tout cela aura un impact direct sur la vie sociale, économique et politique.
C’est donc un construit social, oui, mais bien réel dans le vécu et le quotidien des hommes et des femmes de tous âges évoluant à l’intérieur de cette société.
La « discrimination », c’est une action ou une décision, prise par un individu, à titre personnel ou au nom d’une institution, et qui a pour effet de traiter de manière négative une personne en raison, par exemple, de sa race, de son âge ou de son handicap.
On en arrive maintenant au « racisme » qui est un phénomène plus large que la discrimination raciale.
Le racisme est une idéologie. Une idéologie qui repose sur le principe, clair ou sous-entendu, de la supériorité inhérente, indissociable, d’un groupe racialisé par rapport à un autre.
Les membres du groupe qui se sont imposés en supériorité jouissent alors de privilèges par le seul fait d’appartenir à ce groupe dans la société.
Alors, pourquoi des sociétés choisissent-elles de créer et maintenir des groupes privilégiés et des groupes défavorisés ?
Généralement, cela repose sur un enchaînement, une succession de faits historiques dont la source peut être ;
✅ Économique,
✅ Religieuse, politique
✅ Issu de doctrines raciales anthropologiques.
Pour ce dernier point, l’ouvrage « Essai sur l’inégalité des races humaines » de l’auteur français Arthur de Gobineau paru en 1853, un best-seller de l’époque, serait un des meilleurs exemples.
Le racisme est une réalité planétaire.
On pourrait penser qu’il se limite à l’occident et tire son origine uniquement dans le colonialisme et le commerce des esclaves. Il intègre définitivement ces deux aspects, mais il existe aussi des formes de racisme comportant des histoires tout aussi douloureuses dans d’autres régions du monde.
Malgré cela, le racisme pose un même problème — celui de hiérarchiser et de nier l’égalité des personnes en raison de leur race, de leur appartenance ethnique et de leur nationalité.
Le « racisme antinoir » est celui qui concerne cet article.
C’est la forme de l’idéologie raciste dirigée spécifiquement à l’égard des communautés noires ou des personnes de peau noire, ou perçues comme telles.
Le rapport de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) sur la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie, publié en juin 2020. reprend le constat selon lequel les personnes noires constituent une des minorités parmi les plus touchées par les discriminations sur la planète.
Finalement, la dernière définition, le « colonialisme ».
Le colonialisme est un système ou une idéologie justifiant l’extension de la souveraineté d’un État sur des territoires extérieurs à ses frontières nationales.
C’est quand un état décide d’aller extraire des ressources physiques et humaines à l'extérieur de ses frontières pour son unique bénéfice. Il n’y a donc pas de notion d’échange d’égal à égal.
✅ Le système colonial implique et exige :
✅ La domination politique,
✅ L’exploitation économique du territoire annexé
✅ La suppression des cultures, des savoirs et des modes de vie des populations touchées.
L’idéologie coloniale fut développée durant la seconde partie du XIXe siècle dans beaucoup d’états européens. Elle était fondée sur la notion d’impérialisme.
L’idéologie coloniale tire également ses racines de la promulgation de la bulle Inter caetera du pape Alexandre Borgia en mai 1493. Appelée aussi « doctrine de la découverte », cette déclaration officielle de l’Église catholique justifia l’occupation et la mise en asservissement des populations de tout territoire non chrétien des Amériques, de l’Afrique et de l’Asie.
Les principaux moteurs et leviers de l’idéologie coloniale étaient :
⛔ La violence militaire,
⛔ Les missions d’évangélisation par les prêtres et les religieuses
⛔ Les intérêts marchands propres au capitalisme naissant
⛔ Les guerres et les luttes d’influences entre États européens
Alors, voilà, la table est mise. Poursuivons.
En tant qu’afrodescendants, nous avons besoin de nos propres espaces.
Nous avons besoin d’endroits où nous pouvons nous rassembler et être libres des stéréotypes dominants et de la marginalisation qui imprègnent tous les autres espaces sociétaux que nous occupons.
Nous avons besoin d’espaces où nous pouvons être nous-mêmes authentiques sans que le jugement et l’insécurité des autres groupes musèlent cette expression.
Nous avons besoin d’espaces où nous pouvons simplement être — où nous pouvons sortir du cycle incessant qui consiste à mettre les autres groupes, et particulièrement les Blancs, à l’aise et enfin réaliser à quel point tout cela nous épuise.
Le racisme est, pour nous afrodescendants, une distraction constante à :
🔑 Prendre soin de nous-mêmes
🔑 Faire croître nos projets et nos communautés
🔑 S’engager durablement vers l’autodétermination
Est-ce que c’est du racisme inversé ou « à l’envers » ?
En opposition au mouvement mondial de lutte contre le racisme, il y a aussi un discours parallèle sur le « racisme inversé ».
Les tenants de ce discours pointent souvent du doigt la « discrimination positive » visant à accroître la représentation des femmes, des personnes racialisées, des Autochtones et des personnes handicapées dans les milieux de travail ou l’accès à leurs propres espaces.
Ils disent être injustement traités. Qu’il s’agit d’une pratique raciste, car les personnes Blanches sont désavantagées.
Mettons les choses au clair. Le « racisme inversé » ne relève pas du racisme.
Le « racisme », par sa définition, ne consiste pas à développer des craintes irrationnelles de perdre ses privilèges socio-économiques et politiques. Le « racisme inversé » est plutôt une stratégie développée par les personnes appartenant au groupe racial favorisé pour maintenir leurs privilèges.
Et c’est inquiétant.
La capacité qu’ont les personnes Blanches et les institutions de nier l’expérience et la douleur des personnes noires est une triste réalité. Et cela est possible par la nature du racisme qui est, avant tout, une idéologie de pouvoir.
En tant que Noir, on a régulièrement la charge de devoir prouver que le racisme existe toujours. De devoir prouver que ce qu’on vit, que les blessures qu’on ressent au plus profond de notre chair, de notre âme, sont bien réelles.
Il n’y a pas encore assez de livres, de recherches publiées, pour pleinement raconter toutes les façons dont ceci est vrai. Et pour cette raison, en tant qu’afrodescendant, nous sommes pris à devoir défendre notre histoire et ce que nous savons être vrais, sans toutes les preuves écrites qui pourraient, satisfaire les Blancs.
Même, en ce moment, en écrivant ses lignes, j’ai encore, cette sensation de devoir me justifier aux Blancs. Ceux qui liraient cet article. Ou, à cette voie qui parle à travers nous, afrodescendants, par le racisme que nous avons intégré.
Parce qu’au fond, cette plateforme, je l’ai faite pour mes frères, mes sœurs de peau que j’ai vraiment, vraiment envie d’aider.
Encourager et promouvoir la sensibilisation au racisme et à ce qu’il n’est pas est nécessaire pour lutter efficacement.
Être un Allié c’est :
- Se positionner fermement comme « Antiraciste »
- Défendre l’équité et la justice
Si tu me lis et que tu ne t’identifies pas comme afrodescendant, rien ne t’empêche de t’abonner à mon infolettre, à consulter mes articles et à me suivre sur mes plateformes.
Par contre, je concentrerai mes énergies et je réserverai certains de mes programmes de coaching à mes frères et sœurs afrodescendants.
Amicalement...
P.S. :
J’aimerais également porter à ton attention que les ressources disponibles sur mes plateformes sont destinées à soutenir les leaders et entrepreneurs afrodescendants, et non à leur extraire des informations. Merci de ne pas utiliser les plateformes pour contacter les participants et les membres avec des demandes d’enquêtes, d’entretiens ou d’autres travaux où la réciprocité n’est pas équivoque.
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Jean-Philippe Vézina
Je suis coach en développement personnel, maraîcher, entrepreneur social, père de famille, bien plus encore, et, tout cela en même temps.
J’aide les Afro entrepreneurs & Leaders des secteurs de l’alimentation et du bien-être souhaitant croître et prospérer durablement.
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